Les français ne font pas exception à la règle, ils cèdent eux aussi aux sirènes du tourisme médical depuis plusieurs années. Parmi eux, on compte des personnes désireuses de traiter une calvitie plus ou moins prononcée sans nécessairement puiser dans toutes leurs économies. Cela étant, se faire opérer au–delà de nos frontières n’est pas un geste anodin et nombre de patients minimisent leur vulnérabilité dans ce genre de circonstance. Quels sont les risques d’une greffe de cheveux à l’étranger ? Nos éléments de réponse dans les prochaines lignes…
Pourquoi il y a t-il tant d’intérêt pour réaliser la greffe de cheveux à l’étranger ?
Si les candidats à réaliser une greffe capillaire à l’étranger se font si nombreux, c’est essentiellement pour des considérations financières. Une telle intervention représente en effet un investissement non-négligeable, principalement fonction de la technique employée, de la quantité de greffons réimplantés et de la notoriété du médecin sollicité.
Certes, la presse met assez souvent en exergue des chirurgies esthétiques ratées dont ont été victimes nos compatriotes dans d’autres pays. Mais ce phénomène ne suffit pas à décourager toutes les personnes victimes d’alopécie androgénétique, d’autant qu’elles sont encouragées par la promotion excessive de certains cabinets esthétiques, à l’instar de ceux situés en Turquie.
Pour autant, il ne s’agit pas pour nous de stigmatiser la majorité des chirurgiens plasticiens qui tirent profit du tourisme médical à l’étranger. Effectivement, ils sont également nombreux à donner satisfaction aux patients français qui les sollicitent, qu’ils mettent en oeuvre la greffe FUE (Follicular Unit Extraction), la FUT (Follicar Unit Transplantation ou technique de la bandelette) ou une autre des techniques en vogue dans le domaine des implants capillaires.
Une préparation à l’intervention et un suivi potentiellement hasardeux
Si la décision de planifier une chirurgie esthétique, aussi bénigne soit-elle, mérite d’être mûrement réfléchie, les candidats passent rarement beaucoup de temps à échanger à ce sujet avec un praticien qu’ils rencontrent en général la veille, dans le cadre de la consultation préopératoire.
Ainsi, il est relativement peu fréquent qu’un plasticien étranger refuse de programmer une telle pratique, considérations pécuniaires oblige, d’autant plus si le patient s’est déjà acquitté d’un forfait englobant l’hébergement, le transport et l’intervention.
De même, le suivi post-opératoire peut laisser à désirer, d’autant plus qu’il se fera nécessairement à distance. Le médecin sera contraint d’évaluer les photos que vous lui transmettez et ne pourra pas poser un diagnostic forcément pertinent. Et on n’évoque même pas les éventuelles difficultés de communication qui peuvent survenir si vous et le chirurgien ne maîtrisez pas une langue commune.
Cela étant, le risque le plus important est d’accorder sa confiance à une équipe médicale trop peu qualifiée. Si l’incertitude existe même lorsque vous planifiez une greffe dans l’Hexagone, vous avez au moins le luxe de rencontrer le chirurgien bien en amont, tout comme de tirer avantage du bouche à oreilles pour vous assurer de sa fiabilité.
Les questions à se poser absolument avant la greffe capillaire
- Quelle technique est mise en oeuvre ? Pour les plus renseignés d’entre vous, cela va sans dire. En revanche, les moins précautionneux et ceux qui cèdent à la précipitation peuvent largement se désintéresser de la question de la méthode employée. Nous vous exhortons à la prendre sérieusement en considération, elle détermine notamment la durabilité de la greffe.
- L’exploitation de la zone donneuse est capitale. En fonction de l’utilisation ou non de punchs motorisés (instrument médical pour prélever les greffons), elle sera plus ou moins impactée, avec des conséquences sur l’intégrité du cuir chevelu et des follicules pileux. Cette zone donneuse pourra-t-elle à l’avenir servir à d’autres interventions ? Vous devez vous en soucier.
- La manière dont les greffons sont réimplantés dans la zone receveuse doit aussi retenir votre attention, l’usage d’un stylet injecteur (CHOI Pen) limitant largement les traumatismes.
- Quelle part de l’intervention le chirurgien effectue ? S’il confie de nombreuses tâches à ses assistants, sont-ils suffisamment expérimentés ?
Greffe de cheveux en UE ou hors-UE ?
Les candidats d’une greffe à l’étranger ne lorgnent pas exclusivement vers le Maghreb ou la Turquie, loin s’en faut. Ils peuvent également être tentés par une intervention dans l’Union Européenne même, se croyant davantage prémunis d’un risque médical.
Malheureusement, personne n’est à l’abri d’une mauvaise surprise, y compris sur le Vieux Continent. Il a été constaté à plusieurs reprises que des personnels médicaux aux qualifications suspectes avaient été mobilisés au sein de cliniques belges, allemandes et néerlandaises.
Néanmoins, ces établissements ont estimé que le jeu en valait la chandelle, préférant surfer sur le tourisme médical à la faveur de prix très attractifs plutôt que de miser sur des collaborateurs parfaitement formés aux techniques de greffe de cheveux qui nécessitent une véritable expertise.
Ainsi, il est fondamental d’aller au-delà du tarif et d’évaluer les compétences des équipes médicales à qui l’on souhaite recourir. Pour identifier un chirurgien qui a fait ses preuves et à qui vous vous sentirez légitimement en confiance, il est préférable de se restreindre au territoire français.
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